Archivio vincitori 2022
Claude Viallat. TaureauxCeysson éditions d'Art
Ce livre allait de soi tant l’oeuvre de celui-ci est portée, animée, par ce que l’on peut désigner comme sa « culture » taurine laquelle frôle moins la religiosité qu’elle ne se constitue dans un jeu et un travail relevant à la fois du rituel et du cérémoniel. Sans s’y appesantir, Claude Viallat s’est exprimé à plusieurs reprises sur cette relation assumée. On peut donc avoir la tentation de comparer le peindre au toreo. Mais, dans le catalogue de la Biennale de Venise, en 1988, Simon Casas soulignait justement que le peintre n’affronte dans sa vie qu’un seul taureau alors que le torero, lui, affronte des taureaux différents. Et il accusait plus fortement cette différence en opposant leur geste : celui du torero se produit dans l’ordre de l’éphémère ; celui du peintre se fixe sur la toile, hors du temps. Mais, le geste du peintre peignant n’est-il pas lui aussi éphémère ?